La boiterie chez les bovins

La locomotion est le 2ème trouble de santé après les mammites en termes d’impact économique. C’est une pathologie douloureuse qui affecte le bien-être et la productivité des animaux. Une boiterie importante diminue la quantité de matière sèche ingérée quotidiennement par les animaux, ce qui entraîne finalement une baisse de la production laitière. Cet effet est encore plus notable chez les génisses que chez les vaches multipares. On estime à 20-30% la prévalence des problèmes de locomotion tous les ans 

On estime le coût d’une boiterie entre 115 € et 192 € (pertes de lait, de GMQ, réformes prématurées, problèmes de reproduction…). De plus, la boiterie a tendance à modifier le comportement de couchage, augmentant le risque de maladies subséquentes, et est considérée comme l'une des principales raisons pour lesquelles les vaches quittent le troupeau de manière préventive.

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1. Une approche intégrée

Dechra vous soutient avec une approche intégrée où un bon élevage, une détection précoce et un traitement approprié maintiennent vos troupeaux en mouvement.

Lameness in Cattle - Dechra's integrated approach

Avec la transition vers des fermes plus grandes, des maladies infectieuses comme la dermatite digitée (maladie de Mortellaro) se sont également propagées.

On retrouve 4 facteurs de risques liés aux boiteries :

  • Le bâtiment (temps de couchage, traumatisme, défauts d’hygiènes…)
  • L’alimentation (carence énergétique, minéral, acidose…)
  • La conduite sanitaire (Prise en charge rapide, précoce et adapté, hygiène, intégration de nouveaux animaux…)
  • L’animal (génétique)

Un parage régulier permet de détecter précocement tout problème. La détection des vaches boiteuses doit être un réflexe au quotidien. Une observation quotidienne du troupeau permet la détection précoce des vaches boiteuses ainsi qu’une prise en charge rapide de la boiterie. 

Le traitement adéquat de la boiterie infectieuse doit inclure un parage approprié et régulier des sabots. L’injection d’un antibiotique est souvent inutile ! Seul le panaris nécessite l’injection d’antibiotiques en 1ère intention. Après un nettoyage et un parage minutieux des cas de boiterie infectieuse, traitez les sabots affectés avec un spray antibiotique. Un bandage peut ensuite être appliqué pour maintenir le pied de l’animal propre et protégé.

Consultez votre vétérinaire pour mettre en place le traitement adéquat.

2. Reconnaitre une vache boiteuse

a. En dynamique

Les 6 indicateurs à prendre en compte pour reconnaitre une vache boiteuse sont :

  • La vitesse de la marche : vitesse réduite
  • Le rythme de la marche : rythme irrégulier (interrompu et inégal)
  • La longueur de la foulée et le placement du pied : foulées plus courtes
  • La répartition du poids sur les 4 pieds : poids limité
  • La ligne du dos : dos arqué
  • La position de la tête : tête plus basse et qui aura tendance à se balancer

b. En statique :

Quand est où peut-on reconnaitre la boiterie ?

  • Lors de l’entretien des logettes : Détection des animaux ayant du mal à se lever
  • En salle de traite : Détection de position de « soulagement »
    • Appui plus prononcé sur un pied
    • Animal qui soulève régulièrement un de ses appuis
    • Pied lésé souvent en avant par rapport au pied sain (et plus écarté)
    • Odeur (ex : Mortellaro)
  •  Au cornadis : Détection de position de « soulagement »
    • Courbure du dos
    • Appuis
    • Aplombs

3. Les différents types de lésions et facteurs de risques de la boiterie

a. Les lésions infectieuses et non infectieuses

La boiterie n’est pas une maladie unique, mais un signe clinique de douleur lié au système locomoteur. Dans la plupart des cas, les lésions aux sabots sont la principale raison pour laquelle les vaches boitent. Sur la base de leur étiologie, les lésions des sabots sont divisées en 3 types :

  • Les lésions infectieuses (ex : dermatite digitée (mortellaro) ou interdigitée (fourchet))
  • Les lésions non infectieuses (ex : la fourbure)
  • Les lésions traumatiques (ex : abscès de la sole)

b. Les facteurs de la boiterie

La prévalence de la boiterie, malgré une prise de conscience accrue de son impact économique, reste extrêmement élevée1,2.

Les 4 facteurs de risques liés aux boiteries :

  • Le bâtiment (temps de couchage, traumatisme, défauts d’hygiènes…)
  • L’alimentation (carence énergétique, minéral, acidose…)
  • La conduite sanitaire (Prise en charge rapide, précoce et adapté, hygiène, intégration de nouveaux animaux…)
  • L’animal (génétique)

4. Comment prévenir et traiter la boiterie chez les bovins ?

On retrouve quelques grandes étapes dans la prévention et le traitement des boiteries chez les bovins5 :

  1. Détecter de façon précoce des vaches boiteuses : la bonne observation des vaches permet une détection rapide des vaches qui boitent (même légèrement).
  2. Lever le pied et identifier la lésion et la gravité. Il est également possible de prendre la température.
  3. Réaliser un parage fonctionnel pour rétablir l’équilibre des charges au niveau de l’onglon et entre les onglons voisins. En aucun cas, le parage ne doit fragiliser le pied ! Le parage fonctionnel permet également de repérer certaines lésions.
  4. Reconnaitre la lésion et son stade de développement.
  5. Réaliser un parage curatif : permet de soigner la majorité des lésions.
  6. Réaliser d’autres soins individuels. La pose de talonnette ou de pansement permet de soulager l’onglon lésé en le mettant au repos. Dans le cas d’un panaris, l’administration précoce d’un antibiotique par voie générale est nécessaire. Consultez votre vétérinaire pour mettre en place le traitement adéquat.
  7. Gérer la douleur. C’est une étape clé et primordiale. Les maladies podales peuvent être extrêmement douloureuse, l’administration d’anti-inflammatoires et des anesthésiques locaux peuvent être administrés pour soulager la douleur. Consultez votre vétérinaire pour mettre en place le traitement adéquat.
  8. Suivre la lésion et retirer le pansement (dans les 3 jours) et s’assurer ainsi de la disparition de la boiterie.

 

1. M. Garvey, 2022 : « Lameness in Dairy Cow Herds: Disease Aetiology, Prevention and Management »; Dairy; 3, pp: 199 à 210. doi: https://doi.org/10.3390/dairy3010016

2. M. Hoedemaker et al., 2020 : « Abschlussbericht Tiergesundheit, Hygiene und Biosicherheit in deutschen Milchkuhbetrieben – eine Prävalenzstudie (PraeRi) »; https://ibei.tiho-hannover.de/praeri/pages/1

3. J. P. Wilson, N. J. Bell, 2022 : « Use of NSAIDs in the management of lameness in dairy cattle » ; Livestock; 27(6). doi : 10.12968/live.2022.27.6.254

4. D. Nagel et al., 2016 : « The use of meloxicam oral suspension to treat musculoskeletal lameness in cattle » ; Veterinary Medicine : Research and Reports » ; 7, pp:149 à 155. doi: http://dx.doi.org/10.2147/VMRR.S112200

5. https://boiteries-des-bovins.fr/

 

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